Ahhh LA DYSLPLASIE!!! le mal du siècle!!


  • Mais de quoi s'agit il?

    Dys = anormal

    plasie = développement

    C’est donc un développement anormal de l’articulation. Elle intéresse surtout l’articulation de la hanche et régulièrement l’articulation du coude, qui dégénère et finit par s’arthroser, phénomène à l’origine de la douleur. Seul le vétérinaire est habilité à en faire le diagnostic, il faudra donc avoir son avis avant de consulter un ostéopathe.

  • La dysplasie du coude

    Il s’agit d’un ensemble lésionnel composé :

    • d’ostéochondrose
    • d’incongruence articulaire
    • d’arthrose
  • La dysplasie de la hanche

     

    Elle se caractérise par une anomalie de contour des surfaces articulaires, ainsi qu’une hyperlaxité ligamentaire entraînant un défaut de congruence de l’articulation pouvant aller jusqu’à la subluxation de la tête fémorale.

    Mais attention!! Cette hyperlaxité est normale chez le chiot durant toute sa croissance!!! (comme nos enfants, souple comme du caoutchouc!). C’est pourquoi le diagnostic radiologique se fait entre 12 et 18 mois et pas avant!!!

    La dysplasie de la hanche fait partie des vices rédhibitoires du chien : vous êtes donc en droit d’être remboursé par le vendeur, pour autant que le diagnostic soit posé dans les 30 jours suivant l’achat du chien. Cette condition est cependant rarement respectée : en effet, le chiot est souvent acquis juste après le sevrage, vers 2 mois, alors que les signes de la maladie ne se manifestent que plus tard !

     


    Certaines races sont plus touchées que d’autres (labrador, golden, berger allemand, bouvier bernois…) laissons donc penser que la maladie est héréditaire et les recherches tendent à prouver que l’origine est polygénique (interaction de plusieurs gênes), d’où la difficulté à s’en débarrasser…

    En effet, il suffirait d’éliminer de la reproduction les sujets dysplasiques, pour éradiquer la maladie. C’est ce qui a été entrepris pour certaines races, depuis les années 1950 mais la pathologie continue malgrès tout de sévir de génération en génération…Pourquoi ? Car de nombreux chiens sont porteurs sains des gênes responsables, mais ne déclarent pas la maladie. Ils sont donc gradés A ou B et se reproduisent, transmettant les gênes à leur descendance… Certaines études montrent qu’en croisant deux bergers allemands exempts de dysplasie, on obtient 40% de chiens dysplasiques, contre 80% en croisant deux parents dysplasiques.

    Afin de bien comprendre la transmission polygénique de la dysplasie et le fait que deux sujet sains peuvent mettre au monde des chiots dysplasiques et inversement, le Professeur Denis a pris l’exemple suivant :

    NB:

    • les gènes dysplasiques sont en majuscules et les non dysplasiques en minuscules.
    • les lettres utilisées n’ont rien à voir avec les stades de dysplasie.
    • il convient dans cet exemple que pour atteindre le premier stade de dysplasie, il faut trois gènes de dysplasie: les chiens ayant un ou deux gènes sont cliniquement sains.
    • seul compte le nombre de gènes et non leurs positions alléliques.

    Deux chiens sont pris au hasard et ont pour  formules génétiques : ABc/abc  et  abC/Abc

    Chacun possède deux gènes de dysplasie disposés de façon différente sur le plan allélique mais pas suffisamment nombreux pour induire la maladie. En mariant ces deux sujets, on va obtenir la descendance suivante: 1/16 n’auront aucun gène de dysplasie, 4/16 en auront 1, 6/16 en auront 2, 4/16 en auront 3 et 1/16 en auront 4, soit 11/16 de chiots cliniquement sains (mais seulement 1/16 totalement indemnes) et 5/16 de dysplasiques. Il est donc très facile de comprendre pourquoi des sujets dysplasiques peuvent naître de sujets sains.

    Prenons maintenant le cas suivant: marions les chiens dysplasiques    ABc/abC et  Abc/AbC

    Ces deux chiens sont cliniquement atteints et présentent chacun trois gènes de dysplasie. Le mariage va donner la descendance suivante: 1/16 auront 1 gène de dysplasie, 4/16 auront 2 gènes, 6/16 auront 3 gènes, 4/16 auront 4 gènes  et 1/16 auront 5 gènes soit 5/16 de sujets sains mais aucun sans gène de dysplasie et 11/16 de dysplasiques.

    Mieux vaut donc marier des sujets sains mais c’est donc la raison pour laquelle le grade A ou B des parents de votre chien, ne garanti en aucun cas qu’il aura des hanches saines! Et il faudra s’assurer que ses grands parents, arrières grands parents, frères et soeurs soient indemnes de dysplasie avant de penser à le faire reproduire. Et c’est la qu’à mon avis vient le réel problème : dans certaines races, la plupart des chiens des différentes lignées ont probablement un grand père ou une soeur dysplasique et transmettent donc un ou plusieurs de ces gênes maudits et l’éleveur n’a donc plus vraiment le choix, entre consanguinité élevée ou dysplasie aléatoire… En même temps, qu’est ce qui est mieux? croiser deux parents sains avec des taux de consanguinité plus que limite qui apporteront d’autres pathologies, ou des parents semi porteurs qui donneront naissance à de beaux chiots en pleine forme et quelques autres handicapés? C’est la roulette russe! Vous comprendrez donc que rien ne vaut un bon batard avec des gênes bien dilués et peu de consanguinité. Je ne vais surement pas me faire d’amis chez les éleveurs en disant cela mais quand je vois l’état de souffrance de certains chiots à 8/12 mois ça me révolte !

  • Quels sont les symptômes?
    • une démarche chaloupée,
    • des boiteries ou de simples irrégularités d’allures,
    • des douleurs à froid : le chien a du mal à se lever, il est raide lorsqu’il se réveille,
    • des douleurs à l’effort: le chien ne tient pas dressé sur ses pattes postérieures contre un mur ou une table, a du mal à sauter, etc…
    • une fonte musculaire des cuisses
  • Les stades
    • Stade A : NORMAL
    • Stade B : INTERMEDIAIRE : début de laxité ligamentaire
    • Stade C : dysplasie LEGERE : laxité ligamentaire + début de déplacement de la tête fémorale
    • Stade D : dysplasie MOYENNE : arthrose débutante, articulation imparfaite
    • Stade E : dysplasie SEVERE : arthrose importante, articulation très imparfaite